A la station éolienne de Bizerte, plusieurs poteaux à hélices raccordés au réseau électrique tournent à plein régime. Depuis le mois de mai, et malgré un climat sec et chaud, les hélices pour produire automatiquement de l’électricité destinée à satisfaire une partie des besoins, qui ne cessent de croître d’une année à  l’autre, continuent de fonctionner.

C’est pendant la saison estivale que la demande devient plus importante compte tenu, notamment, de l’utilisation par des milliers d’habitants, d’administrations et d’entreprises des climatiseurs. Le niveau de vie s’est amélioré pour de nombreux Tunisiens qui ont la possibilité de s’équiper en climatiseurs et autres appareils électriques.

Cependant certains citoyens ne respectent pas les bonnes pratiques quant à l’utilisation de leurs équipements et gaspillent ainsi une grande quantité d’énergie. Ainsi, ils n’hésitent pas à laisser portes et fenêtres ouvertes, ce qui ne permet pas à la pièce de bien garder la fraîcheur ainsi obtenue. Le climatiseur doit être régulé à 26° pour éviter un fonctionnement permanent du moteur. Il s’est avéré aussi que certains autres citoyens achètent leur climatiseur dans le marché parallèle sous prétexte qu’il est moins cher. Mais en réalité, cet équipement est énergivore, ce qui se répercute sur la facture de la consommation.

Le choix pour l’énergie propre

La station éolienne de Bizerte est située dans un grand espace dépourvu de constructions, et ce, pour permettre la libre circulation du vent. C’est une technologie propre et durable qui contribue à apporter un plus au réseau électrique. L’énergie éolienne est importante et contribue à renforcer l’offre. Mais on ne peut pas compter uniquement sur cette ressource car elle dépend du vent. Sans ce dernier, les hélices géantes ne tournent pas et donc ça engendre plus de production d’électricité. L’éolien constitue, d’ailleurs, l’une des ressources renouvelables choisies par l’Etat qui a investi des sommes énormes dans ce secteur pour tirer des bénéfices à moyen et long terme.

L’énergie solaire, une autre ressource non moins importante, a permis d’électrifier plusieurs zones rurales, des bâtiments et des entreprises. La durée de l’ensoleillement en Tunisie et particulièrement dans les régions du sud est assez longue, ce qui permet d’exploiter les rayons solaires pour produire de l’électricité au moindre coût à travers les panneaux photovoltaïques. Même l’éclairage public dans certaines zones se fait par le biais de l’énergie solaire qui se caractérise, elle aussi, par sa propreté (pas d’émission de gaz nocif comme c’est le cas pour les ressources fossiles) et sa durabilité. Les unités éoliennes et solaires produisant l’électricité nécessitent, bien entendu, l’entretien et la maintenance, d’une façon régulière pour assurer un meilleur rendement et éviter toute panne qui pourrait survenir. Sur place, le bon fonctionnement du dispositif éolien est contrôlé, l’un des projets qui font la fierté de la Tunisie et dont les techniques sont conformes aux standards internationaux les plus rigoureux.

Un coût réduit

Contrairement à l’énergie électrique conventionnelle dont la production se caractérise par l’émission d’une fumée nocive, l’énergie éolienne est plus propre et contribue à préserver la pureté de l’air. Elle est également moins coûteuse dans la mesure où elle se base essentiellement sur le vent pour charger les batteries sans utiliser le gaz ni le fioul ni le pétrole. Cette technologie, qui a été développée dans plusieurs pays industrialisés et a donné des résultats satisfaisants pourrait réussir en Tunisie. D’ailleurs, les projets futurs prévus par l’Etat d’ici à 2030 dans le cadre du plan de développement quinquennal prévoient l’installation de nouvelles stations éoliennes et solaires, et ce, pour renforcer l’offre électrique. Le secteur privé pourrait contribuer à la production électrique, répondant ainsi à ses propres besoins et en vendre à la Steg.

La ville de Bizerte connaît un développement industriel certain qui est appelé à se consolider au cours des années à venir. En plus des grandes sociétés industrielles, plusieurs petites et moyennes entreprises ont vu le jour au cours des dernières années dans divers secteurs comme l’alimentaire, la métallurgie, la tôlerie, la mécanique sans compter les unités touristiques, la pêche et le secteur des services. Le nombre de logements a également évolué dans la ville et ses faubourgs. Tous ces secteurs exigent une consommation effrénée en ressources électriques tout au long de l’année. D’où la nécessité d’augmenter l’offre en recourant aux énergies renouvelables.