Le secteur du textile commence à réaliser sa relance à la faveur de plusieurs mesures audacieuses prises par les pouvoirs publics en concertation avec la profession. Il est à rappeler qu’un plan de relance 2017-2019 a été élaboré par le Ministère de l’Industrie et des PME, comportant 22 mesures pour soutenir et relancer les entreprises opérant dans le secteur du textile, de l’habillement, du cuir et chaussure. Ledit plan de relance s’articule autour de 4 principaux axes, à savoir :
– Assurer la pérennité des entreprises du secteur et le maintien des emplois à travers notamment le rééchelonnement de leurs dettes auprès de la CNSS et leurs dettes fiscales tout en assurant leur restructuration financière. – Améliorer la compétitivité des entreprises du secteur notamment à travers la révision de certaines réglementations relatives à la formation professionnelle et l’adéquation entre les besoins des entreprises et l’offre de formation professionnelle.
– Inciter à l’investissement et développer les exportations par l’élargissement, la promotion et la communication sur le secteur. Il s’agit aussi de promouvoir l’accès à de nouveaux marchés tels que les Etats-Unis et l’Algérie, l’amélioration de l’accès à de nouveaux services durant les week-ends comme ceux des banques et SOS Export.
– Promouvoir le marché local, notamment à travers le soutien des entreprises tunisiennes dans les commissions de marché, intensifier le contrôle sur les importations de la fripe, réguler le régime des franchises. Des mesures dans l’intérêt de tous
La majorité des mesures ont été réalisées, selon le ministère de l’Industrie et des PME. En effet, le rééchelonnement des dettes principales des entreprises du secteur a été effectué auprès de la Cnss sur six ans avec une année de grâce. On a pu assurer également le rééchelonnement des dettes fiscales sur 5 ans assorti d’une année de grâce. Il a été question, de même, d’accélérer la mise en place de la station d’épuration collective et de la zone de finissage à Monastir relevant du pôle de compétitivité El Fejja à Monastir. On a réalisé, de même, des actions promotionnelles menées par l’APII et le Cepex dans le cadre des fonds supplémentaires accordés dans ce domaine. Enfin, on peut citer la restructuration financière des PME à travers une ligne de dotation de soutien. Certaines mesures ne sont pas, cependant, encore totalement appliquées, mais en cours de réalisation comme celles relatives à la formation professionnelle et la promotion du marché local. Dans son ensemble, la mise en œuvre des mesures précitées a permis de relancer le secteur puisqu’une évolution positive des exportations a été enregistrée atteignant à fin 2018 un montant de 7.396,6 millions de dinars tunisiens (MDT), soit 2.361,9 millions d’euros correspondant à une croissance de 17,8% en dinars et 2.73% en euros par rapport à 2017. Les exportations du secteur représentent 20% de l’ensemble des exportations des industries manufacturières et réalisent un taux de couverture de 126%. Pacte sectoriel
Mieux encore, afin de confirmer son soutien continu à ce secteur, le gouvernement conclura bientôt un pacte sectoriel avec la Fédération Tunisienne du Textile et de l’Habillement (FTTH) relatif au plan de relance du secteur du textile-babillement 2019-2023, et ce, dans le cadre du plan de relance économique élaboré par le Conseil d’analyses économiques comportant 100 mesures visant le redressement du secteur sur deux dimensions dont la première intéresse la croissance et l’emploi et la seconde l’inclusion sociale et régionale.
Ce pacte sectoriel a pour objectif d’instaurer un modèle de gouvernance public-privé adapté au nouveau contexte. Il s’articule autour de six grands axes liés à la stratégie et à la gouvernance, avec un modèle de gouvernance public-privé adapté, une intégration avec une dizaine de projets stratégiques d’intégration (à lancer), la promotion accentuée sur les marchés traditionnels et nouveaux, la formation co-construite adaptée aux besoins des filières, l’infrastructure avec une offre territoriale améliorée et une logistique performante et en fin l’environnement des affaires avec des mesures incitatives répondant aux attentes du secteur.
Les objectifs quantitatifs du plan de relance à l’horizon 2023 consistent à créer 50.000 emplois à l’horizon 2023, porter les exportations de 2,4 à 4 milliards d’euros avec une croissance de 5 à 6%sur 2019 et 2020 et une accélération à partir de 2021 avec plus de 13% en 2021. Il s’agit aussi de se reclasser parmi les 5 premiers fournisseurs de l’UE avec près de 4% de part de marché contre 2,5% actuellement. A noter que cette valeur cible, atteinte en 2008, est à retrouver absolument par le secteur. Par ailleurs, on vise à travers ce plan de relance l’amélioration du taux d’intégration du secteur, le ramenant respectivement d’une valeur estimée par la profession au-dessous de 10% en 2018 à près de 35%. On tient aussi à accroître le taux de couverture du secteur en le portant de 126% en 2018 à 146% en 2023. |