D'une façon générale, la pérennité, ainsi que la compétitivité de l’entreprise tunisienne sont tributaires d’un changement radical au niveau de la gestion des ressources humaines, financières et matérielles».
Quel est l’apport des programmes d’appui à la qualité—lancés depuis la conclusion de l’Accord d’association avec l’Union européenne —dans le tissu industriel tunisien ? Le Programme de modernisation de l’industrie (PMI) et celui d’appui à la Compétitivité des entreprises et à l’amélioration de l’accès aux marchés (Pcam) ont permis une mise à niveau considérable des entreprises tunisiennes qui est toujours de mise. Aujourd’hui, le nombre des entreprises certifiées s’élève à 2.100. L’institut table sur la certification de plus de 2.700 à l’horizon 2020. Cela est également dû à la volonté des entreprises privées d’adhérer à cette dynamique.
Vous avez parlé d’un programme qui s’étale sur 3 ans de 2016 à 2019 visant à améliorer la productivité. En quoi consiste-t-il ? Financé par la coopération japonaise (Jica), c’est un programme d’appui qui, comme objectif l’amélioration de la productivité des PME opérant dans les secteurs électrique, du textile, chimique et agroalimentaire. Sachant que la Tunisie compte plus de 6.000 entreprises industrielles, ce programme ne prétend pas s’élargir à tout le tissu industriel, mais c’est un projet pilote qui lance des approches d’amélioration de productivité axées sur deux volets.
D’une part, il œuvre à la mise en place et à l’ancrage d’une culture qualité-productivité, au niveau du personnel de l’entreprise; d’autre part, il vise à transférer le savoir-faire en la matière, en formant des compétences nationales, pour la maîtrise des outils de l’amélioration de la productivité.
Ce programme permettra-t-il de redynamiser le secteur du textile, qui est en difficulté et risque de péricliter ? Le secteur industriel du textile souffre de problèmes structurels, mais également conjoncturels. Ce type de programme contribue à dynamiser le secteur, mais n’apporte pas de solutions radicales aux problèmes structurels qui sont pour la majorité induits par un contexte économique mondial. Mais d’une façon plus générale, la pérennité ainsi que la compétitivité de l’entreprise tunisienne sont tributaires d’un changement radical au niveau de la gestion des ressources humaines, financières et matérielles. Aujourd’hui, l’objectif du ministère de l’Industrie est de booster la PME tunisienne pour qu’elle soit compétitive sur le marché international.
Quel rôle jouera la Tunisie dans le transfert de cet important savoir-faire à d’autres pays du Sud ? On ne prétend pas pouvoir piloter les pays voisins et limitrophes, mais la Tunisie dispose d’un capital d’expertise important en matière de savoir-faire, qu’elle peut exporter aux pays de l’Afrique ou aux régions du Maghreb. L’expérience tunisienne dans la mise à niveau des PME est une expérience réussie qui pourrait être dupliquée. A cet égard, les partenaires et bailleurs de fonds de la Tunisie l’ont toujours aidée, et continuent de le faire, à transposer cette expertise de taille ailleurs.
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