L'artisanat tunisien souffre de plusieurs maux dont celui lié à la production et au manque en main-d’œuvre qualifiée. L’artisanat assiste de nos jours à la disparition de certains de ses métiers. M. Zied Zaoui, directeur de développement des compétences, indique que la problématique que connaît le secteur de l’artisanat s’articule autour de la rareté de la main-d’œuvre spécialisée et non l’écoulement des produits artisanaux sur le marché interne ou international.
Il cite en exemple la poterie traditionnelle et le bois d’olivier qui sont produits en petites quantités. La main-d’œuvre spécialisée se fait de plus en plus rare. Selon notre interlocuteur, «le marché allemand est assoiffé de bois d’olivier mais il n’existe pas assez de main-d’œuvre pour le fabriquer dans les règles de l’art».
Un contrôle rigoureux Ainsi, les produits artisanaux sont fabriqués en nombre limité tels que la broderie, le bois de palmier, le verre soufflé. Le problème qui se pose, nous fait savoir notre interlocuteur, est celui de la production et non de l’écoulement auprès d’autres marchés.
Les artisans inscrits dans la profession sont au nombre de 150 mille artisans environ alors qu’au Maroc ils sont 3 millions. La main-d’œuvre tunisienne spécialisée est limitée. L’artisanat est un secteur pointu, qui n’attire pas forcément des jeunes alors que dans les centres d’apprentissage professionnels, «on insiste sur le plan théorique plutôt que sur la pratique ». Il faudrait introduire une formation pratique au sein des unités de production car le savoir-faire est un investissement important en soi. Le financement fait l’objet d’un contrôle rigoureux de la part de l’administration de l’ONA. La main-d’œuvre qualifiée est nécessaire pour encourager les jeunes entrepreneurs à s’installer dans leur lieu d’origine afin de rehausser leur image de marque. Le tapis est un produit très recherché par les consommateurs tunisiens et étrangers et exige une main-d’œuvre professionnelle d’autant plus que 98% de ce produit sont fait main.
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